mardi 29 juillet 2008

Droit de femmes : en premier lieu, la sante

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" Il y a quelques annees, alors que je me rendais dans un village, j'appris qu'une femme y etait gravement malade. Je proposais a son mari de l'amener a l'hopital de Skardu, a plusieurs heures de jeep. Son mari refusa, malgre mes supplications. Je dus abandonner : si j'avais outrepasse les volontes du mari, il aurait tue sa femme, et peut-etre meme moi ... Quelques mois plus tard, je repassais dans ce meme village, la femme etait morte".

Plusieurs fois, on nous a raconte ces histoires, notre guide, par exemple, pakistanais, cultive, "eduque", comme il dit, et humanitaire ; son histoire date de 1994.

Pour la plupart de nos interlocuteurs - masculins, je n'ai pas encore rencontree une femme parlant anglais dans la region de Skardu, la situation des femmes s'ameliore dans la region ; en particulier, maintenant, si un homme tue sa femme, il peut etre ennuye par la police, ce qui n'etait pas le cas dans les annees 1990.

La situation, en particulier au niveau sanitaire, reste neanmoins critique pour les femmes de la region.


Il faut savoir que le Pakistan est un des pays les plus peuples du monde, avec plus de 160 millions d'habitants. Le taux d'accroissement naturel, actuellement 2,3%, est un des plus eleves du monde, et l'indice de fecondite est de plus de 4. En 2002, une femme mariee, si elle survivait aux multiples naissances, avait en moyenne sept enfants.

Face a cette situation explosive, on ne compte que deux gynecologues dans la region de Skardu. Ces deux gynecologues sont en plus inaccessibles a la majorite des femmes des villages de la region, puisque, pendant pus de six mois par an, ces villages sont coupes du monde, la route etant rendue impraticable par les chutes de neige...

Le probleme principal n'est pas tant le manque de medecins, que le fait que les hommes n'envoient pas leurs femmes consulter en cas de maladie. D'apres mes discussions, la raison invoquee n'est pas le fait qu'une femme soit consultee par un homme, juste le fait qu'une consultation est payante, ou, du moins, le trajet pour se rendre dans un hopital.


Plusieurs organisations humanitaires se sont attaquees a ce probleme : il y a maintenant quelques dispensaires dans la region, notamment un tenu par des Italiennes, a Askole, un autre tenu par des Espagnoles, a Ushe. Ces initiatives, essentielles pourtant, sont des gouttes d'eau ...
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